«Domaine des Hautes Garrigues»
David LABAUME
Le Domaine des Hautes Garrigues à Suze-la-Rousse,
55 Ha de vignes - 11 Ha de Truffières - 6 Ha de Céréales
Coopérateur avec La Suzienne depuis 1926.
Dans la famille LABAUME, on est vigneron de Père en Fils depuis 10 générations !
Au départ, David LABAUME n’avait aucune envie de reprendre le vignoble familial, bien conscient de la difficulté du métier mais, après une licence en biologie en milieu urbain, l’appel de la campagne et du terroir le rattrape rapidement.
« Oui ! Être paysan me manquait. Il y a cette forme de Liberté dans l’agriculture que je ne retrouvais nulle par ailleurs. Alors, je suis reparti en BTS et j'ai fait une formation en gestion des domaines viti-vinicoles à l’Université du Vin de Suze-la- Rousse. Je me suis senti prêt en 2001. Mon père, Jean-Louis, qui est toujours co-gérant du domaine, m’a aussi transmis toute son expérience et nous nous assistons mutuellement. Avec la crise viticole de 2002, il aura fallu 9 ans pour que notre projet de vignes Bio se concrétise et que je puisse vivre de mon travail. Aujourd’hui, je suis multitâches : Co-gérant de l’entreprise, gestion, administratif, management des salariés et des prestataires de services, protection du vignoble, itinéraires techniques, tractoriste, ouvrier agricole…».
Un domaine fidèle à la Suzienne
La famille travaille avec La Suzienne depuis sa création en 1926 et Jean-Louis LABAUME a été Président de la coopérative pendant 13 ans. Une collaboration qui leur a permis de mettre des moyens en commun pour réaliser le meilleur travail possible avec des personnes compétentes à chacun des maillons de la chaine.
« Pour moi, explique David, travailler avec La Suzienne était une évidence. Les raisons qui m’ont fait revenir à la vigne n’étaient pas compatibles avec la production en cave particulière. Passer du temps dans mes vignes, j’adore ! Mais, passer du temps à vendre mon vin, au téléphone ou sur des foires, des salons, être dépendant des intermédiaires de distribution, ce n’était pas compatible avec la vie de famille que je voulais mener ».
Une agriculture 100% biologique
Le siège du Domaine des Hautes Garrigues est à Suze-la-Rousse mais, la famille exploite aussi des parcelles sur Rochegude, La Baume-de-Transit, Montségur, Solérieux et Saint-Restitut.
Dès 1999, les herbicides ont été bannis de la partie Côtes du Rhône Villages. La crise viticole a considérablement ralenti cette démarche Bio mais, en 2009, la moitié des parcelles était convertie et, 2 ans plus tard, la totalité du domaine (truffes, vignes, lavandin) est passé en Agriculture Biologique. Plus aucune pulvérisation de produits chimiques, plus d’insecticides.
« L’utilisation de techniques sélectives de lutte contre les ravageurs (insectes pour l’essentiel) et la non-utilisation des herbicides nous permet d’avoir une plus grande biodiversité dans nos parcelles. Il faut simplement être très méthodique, traiter en préventif, observer la vigne en permanence car, en Bio, il n’y a pas de rattrapage possible, une baie malade est une baie perdue ! Notre plus gros souci est le manque d’eau, nous ne pouvons pas laisser d’autres plantes se développer sous peine de priver les pieds d’une irrigation indispensable à la maturité du raisin. De mai à septembre, le travail du sol est permanent ».
Arrivés à La Suzienne, les raisins Bio sont traités sur un circuit différent des raisins conventionnels. Ils sont vinifiés en cuve béton avec remontages et pigeages*. Selon la nature des raisins (Syrah), ils peuvent également être vinifiés en cuve inox avec délestage* afin de permettre une extraction différente des tanins.
« Par exemple, notre CDR Villages Hautes Garrigues Bio est ramassé sur 4 jours à la machine à vendanger afin de garantir une rapidité d’exécution et limiter les oxydations. Puis, il est vinifié dans deux cuves béton séparées avec des macérations longues ».
ZOOM sur le CDR Villages Hautes Garrigues Bio
Il est issu de l’assemblage de deux terroirs :
D'un côté, les Grenaches (55%) qui s’épanouissent sur un terroir très caillouteux, issu des épanchements du Lez et de l’Aigues lors des dernières périodes glaciaires. C’est une terre très pauvre où la grave calcaire laisse peu de place à l’argile rouge. En été, les plantes souffrent du manque d’eau et ces conditions obligent la vigne à descendre toujours plus bas pour se nourrir ce qui lui permet de produire un vin concentré, chaud mais aux arômes encore fins.
De l'autre, la Syrah (45%) est, elle, sur un terroir plus clément, quelques mètres de terre argilo-calcaire, une couche d’argile jaune puis, c’est la roche miocène. De fait, elle en tire une grande souplesse et elle peut être très minérale si le millésime le permet.
« Chaque cuvée exprime sa typicité ainsi que ses variations. Si notre CDR Villages Hautes Garrigues Bio 2015 est massif avec une Syrah puissante et des Grenaches plus effacés, le millésime 2016 est plus souple, gouleyant toujours sur la même longueur mais, on sent des tanins plus ronds ».
Un vin qui s’accordera parfaitement avec des viandes fortes, une belle côte de bœuf, des viandes rouges et autres gibiers…
Les 3 qualités pour être vigneron selon David
Être matinal !
Toujours de bonne humeur !
À l’écoute de ses vignes !
* Pigeage : Action d’enfoncer le chapeau de Marc dans le moût de raisin.
* Remontage : Faire remonter le liquide en haut de la cuve.
* Délestage : Cette opération s’effectue en cours de fermentation. On récupère l’ensemble du moût dans le bas de la cuve pour le transvaser dans une autre cuve. Il est ensuite renvoyé sur le chapeau de marc qui lui, s’est compacté et drainé au fond de la cuve de macération.
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